• February 2017
  • Stanislas Haquet
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On entend souvent que les valeurs sont la « vérité » de l’entreprise. Une confusion entre valeurs et vérité qui explique en bonne partie les lieux communs et les mots-écrans pour dire celles-ci. « Audace », « Innovation », « Excellence », « Ouverture » : trop souvent, le vocabulaire des valeurs est le même, gommant toute affirmation de l’identité.

Or, si la vérité est objective et universelle, les valeurs sont, elles, relatives. Relatives au groupe qui les édicte et les défend, relatives à une culture, relatives à une époque.Il y a toujours de l’arbitraire dans un système de valeurs.

Valeurs

Ce dernier n’a pas vocation à être neutre, objectif, universel, impartial. Définir ses valeurs est un exercice d’affirmation de sa subjectivité, pas de révélation d’une quelconque vérité. Relatives, les valeurs permettent de faire entendre un parti pris, de défendre un focus, d’assumer un biais : elles sont le lieu de la différence et donc de la distinction.

Il devrait donc toujours y avoir un côté tranché, tranchant, dans l’exercice de formalisation des valeurs. Un exercice fatalement clivant : les valeurs retenues ne peuvent pas plaire à tout le monde, elles doivent même déplaire à certains – c’est bon signe ! L’erreur est de chercher le consensus mou, le plus petit dénominateur commun, de choisir des valeurs qui n’interpellent personne, qui satisfont tout le monde, qui sont les mêmes que partout ailleurs. Ou encore de vouloir tout dire, de chercher l’exhaustivité.

Quand, à côté de « Transparence » et « Ouverture », figurent « MPRL (Meet People in Real Life) » et « Permanent Beta »[*Valeurs de OuiShare], les valeurs ne sont plus seulement ce qui se partage, elles deviennent aussi ce qui départage et fait la différence.

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September 2017