• September 2017
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Voilà quelques années, la gestion du changement était encore présentée dans les manuels professionnels et les cours de gestion de manière relativement linéaire, avec un début et une fin.

Du Roi Lion à Homeland
  • Côté entreprise d’abord, où la stratégie de changement à adopter était souvent présentée comme une succession de différentes étapes, depuis l’évaluation et la préparation du changement jusqu’à son implémentation et son soutien « durable ».

 

  • Côté collaborateurs ensuite, où selon la courbe du deuil par exemple, les collaborateurs, confrontés à une situation de changement venant troubler un état de sérénité, devaient passer par différents stades émotionnels : déni, colère, peur puis acceptation, quête de sens et renouveau… pour revenir, ô soulagement (!), à un nouvel état de sérénité.

Raconter le changement était alors une chose relativement aisée. Il « suffisait » finalement de connaître ses classiques, de Charles Perraud à Walt Disney, de Barbe Bleue à Cendrillon, et de suivre le schéma de Propp : une situation stable et sereine troublée par un élément perturbateur (colère et peur) oblige les héros à agir (quête de sens), un certain nombre de péripéties, un dénouement heureux (renouveau) et une situation à nouveau stable de manière durable.

Malheureusement, ces schémas paraissent bien moins adaptés dans un monde devenu VUCA[* volatile, incertain, complexe et ambigu], en perpétuelle transformation, ne serait-ce que d’un point de vue technologique où l’on estime que, lors du XXIe siècle, les entreprises devront s’adapter à autant d’évolutions technologiques que lors des 20 000 années précédentes !

Une situation initiale stable ? Déjà pas évident. La promesse d’une situation finale sereine ? Encore moins.

Sans doute faut-il par conséquent renouveler le genre. Je vois deux manières de le faire

1/ En insistant sur la dimension transformative du schéma de Propp (l’objet de la quête sans fin n’étant pas ou plus en réalité de retrouver une situation stable et sereine, mais bien davantage de transformer chacun des héros, de les rendre toujours plus forts et surtout plus adaptables face au(x) changement(s)). Le bébé Lion ne devient-il pas un tout autre personnage à la fin du Roi Lion ?

2/ En changeant son fusil d’épaule et en s’inspirant non plus des contes, mais des séries à épisodes comme Le Mentalist ou Homeland. Les personnages principaux restent les mêmes, saison après saison, mènent une quête de longue haleine contre leurs ennemis mais aussi contre eux-mêmes, se trompent parfois mais se relèvent, apprennent de leurs erreurs, évoluent au fil du temps et surtout au fil des éléments perturbateurs qui, inlassablement, à chaque épisode, viennent les empêcher de tomber bien longtemps dans la routine.

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