Vive le design inclusif
10 %, c’est la proportion de personnes en situation de handicap en France, 25 % si on prend en compte les handicaps liés à la vieillesse. Au final, qu’est-ce qu’un handicap, mis à part celui visible de tous ?
On entend souvent parler d’accessibilité numérique soumise au RGAA (référentiel général d’amélioration de l’accessibilité), un document, régulièrement actualisé, qui sert de point de référence à tous les acteurs du web. Souvent réduite au graphisme, comme le contraste des couleurs, la taille des textes, la propreté et la clarté du code… l’accessibilité englobe pourtant un périmètre d’intervention bien plus important.
Le design inclusif : point de départ de nos réflexions
Pour garantir une expérience identique à toute personne sur un site, il est important de rassembler les critères RGAA mais également d’accorder une attention particulière à l’ergonomie, en respectant les critères heuristiques, et de veiller à appliquer des méthodes de conception autour de l’éthique et de la bienveillance.
L’ergonomie, souvent ramenée au simple prisme de l’outil, est pourtant bien plus vaste : c’est la relation entre un être humain et un système qui parlent deux langages totalement différents : d’un côté un langage naturel, de l’autre un langage de programmation. Cela prend également en compte l’adaptation d’un environnement au besoin de l’utilisateur, ainsi que les fonctions cognitives de l’être humain : la mémoire, le langage, le raisonnement, l’intelligence, la résolution de problèmes, l’attention ou encore les émotions.
C’est dans cette définition et dans cette démarche globale que va entrer en ligne de compte l’accessibilité et de façon plus générale l’affordance soit la possibilité offerte à tous (caractéristiques physiques, sociales ou mentales) de pouvoir percevoir et utiliser un produit/service de façon intuitive et autonome.
Ergonomie et accessibilité : comment mettre en place cette démarche ?
Pour évaluer l’utilisabilité d’un produit/service ou guider les UX/UI lors de la conception, il existe des critères dit ergonomiques qui sont alors employés et suivis ( – les critères Heuristiques de Bastien et Scapin, les critères de Nielsen ou les 10 heuristiques UX d’Arhippainen pour ne citer qu’eux.) Ces critères constituent une typologie de propriétés d’une interface Homme/Machine qui va conditionner son utilisabilité pour l’utilisateur.
Les équipes Octave Octave s’inspirent également de la check list de conception d’un site web issue du livre de Jean-François Nogier « l’ergonomie des interfaces » pour l’adapter aux chantiers digitaux de nos clients. Cette liste, issue des critères ergonomiques inclut également les critères de normes RGAA, WCAG 2.0, une véritable table d’orientation pour guider nos travaux et établir une évaluation experte :
Cette grille est composée de plusieurs points clés :
- Structure
- Navigation
- Composant de navigation
- Liens
- Organisation de la page
- Page d’accueil
- Recherche
- Formulaire
- Graphisme ou communément appelé aussi UI
- Texte ou communément appelé aussi UX-writing
- Crédibilité
- Aide & gestion des erreurs
Dans chacune de ces parties, nous nous posons un certains nombres de questions comme par exemple :
- Les rubriques répondent-elles aux questions de l’utilisateur ?
- L’internaute a-t’il le moyen de savoir où il est sur le site ?
- Une zone de navigation persistante apparaît-elle à l’identique sur toutes les pages du site ?
- Le comportement des liens est-il standard ?
- La présentation de la page reflète-t-elle la structure des informations ?
- L’audience peut-elle s’identifier dès la page d’accueil et la page d’accueil répond-elle aux questions de l’audience ?
- L’interface de recherche se situe-t-elle là où l’utilisateur s’attend à la trouver ?
- Les informations nécessaires sont-elles fournies pour remplir les champs ?
- Les fonctionnalités non désirées par les utilisateurs (comme par exemple les vidéos) peuvent-elles être désactivées ou passées ?
- L’ensemble du site suit-il une charte graphique cohérente ?
- Les éléments importants du texte ressortent-ils lorsque l’on balaye la page des yeux ?
- Le contenu est-il à jour, fiable et digne de confiance ?
- Les instructions importantes restent-elles à l’écran aussi longtemps que nécessaire, et le délai n’est-il pas trop court ?
L’ensemble de ces points nous permettent de concevoir efficacement un site et d’offrir une expérience adaptée pour l’utilisateur et de faire la pondération avec les objectifs de nos clients dans leur relation avec leurs audiences et/ou de mener une mise en conformité (rappelons qu’une amende est fixée à 25 000 € /an en cas de défaut de conformité aux exigences).